Le sénateur UMP Henri de Raincourt a admis dans un entretien à L'Yonne Républicaine ce week-end avoir perçu 4.000 euros par mois de son groupe politique au Sénat à une période où il était ministre, tout en réfutant toute indélicatesse.
A la question de savoir s'il avait bien reçu cette somme entre 2008 et 2011, comme l'a révélé le site d'information Mediapart, Henri de Raincourt
a répondu par l'affirmative dans cet entretien au quotidien paru samedi. Le parlementaire a également confirmé que ces virements s'étaient poursuivis après son entrée au gouvernement Fillon en juillet 2009: "Mais ce qui était versé correspond à la période précédente durant laquelle j'ai alimenté les caisses du groupe comme sénateur", a-t-il argumenté.
Ministre des Relations avec le Parlement, puis ministre de la Coopération de novembre 2010 à mai 2012, Henri de Raincourt a expliqué que les groupes politiques du Sénat se finançaient notamment grâce aux cotisations de leurs membres. En échange, "les groupes utilisent leurs finances en frais de fonctionnement et en soutien à (leurs) membres".
Il a évoqué "des aides et des soutiens pour une activité parlementaire". "Dans ce cadre-là, ces aides, ces remboursements dont j'ai pu bénéficier, ont été virés sur mon compte officiel de frais de mandat, à la Banque postale, jamais sur mon compte personnel", a poursuivi l'élu.
"Si j'avais voulu le dissimuler, est-ce que ça aurait démarré par une lettre à en-tête officielle du Sénat, signée par le trésorier du Sénat ?", déclare dans le quotidien Henri de Raincourt, qui, sollicité par l'AFP, n'a pas souhaité apporter plus de commentaire.
L'élu est susceptible d'être concerné par une enquête menée par des juges financiers parisiens depuis mai, sur de possibles détournements des dotations versées au groupe UMP du Sénat, selon une source proche du dossier. Aucune mise en examen n'a jusqu'à présent été prononcée dans ce dossier. Selon son entourage, Henri de Raincourt n'a pas été entendu.
Le rappel des faits avec Lilian Melet :